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Théories des Limbes
De Malike — 27 janvier 2019 à 12h51
Etude des Limbes (3) : Les Familles du Bien (1) : Les Sages de Néosalem
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Depuis le temps que j'en parle, et puisqu'il y a un moment que j'ai fait leur analyse scène par scène (dispo ici : http://www.seuls-labd.com/agora-post.php?post=4561 ; http://www.seuls-labd.com/agora-post.php?post=4563 ; http://www.seuls-labd.com/agora-post.php?post=4568), je pense que le temps est venu d'essayer d'analyser leurs personnalités, leurs actions et leurs possibles prochains mouvs. On va y aller par ordre de parole.

 

Diane - La Chaotique Bonne

          Ce n'est pas la moins complexe du lot ; alors que Lucius et Éloi ont l'air d'avoir des penchants distincts et des caractères assez clairs, les ambitions de Diane sont plus mystérieuses que les leurs, et ses attitudes, trompeuses. Au début, elle paraît bienveillante envers Saul, celui qui a le plus de pouvoir. Elle amène discrètement une idée de contrôle sur lui, ou au moins de supervision de ses aptitudes, quand elle lui dit de son pouvoir "Nous t'apprendrons à l'amplifier et à le contrôler". Elle souligne d'ailleurs qu'il n'utilise son pouvoir que de façon "grossière et instinctive", ce qui met encore en avant le fait qu'il a besoin d'un entraînement, et du leur en particulier.

Pour ce qui est des enfants de Fortville, elle est conciliante envers eux. Elle essaie de les pousser vers le Bien, en leur rappelant qu'ils n'ont aucun avantage à mentir et à tenter de s'enfuir, pour eux-mêmes comme pour les familles du Bien (dans les cas d'Yvan et de Dodji). Le manque de résultats concluants dans les interrogatoires des deux garçons explique peut-être la façon dont elle crie sur Leila pour la faire réagir : alors qu'elle veut que tout se passe bien, les enfants de Fortville lui font perdre patience en utilisant des détours et se montrant déjà méfiants. L'image de bienveillance se fait presque inutile, et les résultats importent ; cette fois, en mettant la pression à Leila, elle obtient un résultat au niveau de la main d'Aldéric ; la fermeté fonctionne. Exception pour Terry, cela dit, elle ne prend pas la peine d'essayer avec lui (cette scène est surtout un gag, cela dit). Pour finir, elle ne pousse pas plus Camille à se confier que nécessaire, malgré l'absence de réaction de la main d'Aldéric. Camille se souvient en effet de sa mort et la raconte. Malgré l'absence de résultat, Diane peut ne pas avoir envie de la pousser plus pour deux raisons :

- Elle a déjà une forme de résultat dans la confession de sa mort, et c'est peut-être ce qui compte pour la hiérarchie, d'avoir un minimum de matériel sur chaque enfant suspect (que ce soit la réaction de la main ou l'aveu de la mort).

- Camille étant proche de Saul, elle voulait probablement éviter de créer une mauvaise réaction en chaîne.

Idem pour le procès et pour la scène avec Toussaint : elle soulève les faits avec une certaine intelligence, pointant là où ça fait mal (le manque de respect d'Octave envers les sages comme la bêtise de Toussaint).

Elle s'attache à Anton, qui veut réfléchir sur les Limbes, en l'informant et l'avertissant des dangers qu'il risque de rencontrer. Et enfin, à la surprise générale, je pense, elle paraît s'allier avec deux Magisters, Siegfried et Isaure, qu'elle informe de ses conversations avec Anton et de ses théories.

Mes conclusions à ce propos : 

Diane est une sage brillante et astucieuse. Sa seule ambition est, comme ses collègues, la protection de Néosalem et bien accomplir son rôle. Pour ça, son approche est bienveillante envers les nouveaux venus, mais elle ne reste pas figée dans un même point de vue, elle veut tout de même qu'il y ait des résultats pour la ville et n'hésite pas à utiliser des détours pour ça. Cela dit, elle n'est pas prête à contourner la loi pour ça, et elle laisse partir les enfants de Fortville à la fin du tome 8. Elle est aussi observatrice et utilise cette qualité contre ceux qui s'opposent à elle.

Ses prochains mouvs ne vont peut-être pas, contrairement à ce qu'on a pu imaginer, de se rallier à toute la caste des Magisters. À mon avis, le groupe Anton-Siegfried-Isaure-Diane va rester unifié et solide, voire agir en secret, aux dépends des autres Magisters et Éclaireurs, dans l'espoir de faire des découvertes qui pourraient leur servir. Ni Diane ni Isaure et Siegfried n'ont d'avantage à ce que leurs manigances soient repérées. Il est donc possible et même probable que Diane continue ce travail, indépendamment de ses deux collègues.

Sa manière de contribuer à Néosalem est donc par l'astuce, la réflexion et la science des Familles, et par, surtout, la collaboration entre les différentes familles.

 

Éloi - le Chaotique Neutre

(oui non je suis désolée mais "Cette ville a une position stratégique parfaite !" avec un point d'exclamation page 10 case 4 tome 8, c'est Éloi qui le dit, pas Lucius. On crie pas la bouche fermée, bon Dieu).

         Facilement celui que le public aime le moins dans le lot des sages, non sans raison. Non content d'avoir une tête de fouine (jE SUIS DÉSOLÉE MAIS C'EST VRAI), Éloi fait preuve de stratégies fourbes, ce dès la première scène, lorsqu'il trompe Saul avec le coup du petit train de la maquette. Il paraît sincèrement enthousiaste dans la scène de son accueil, cela dit ; suivant ses expressions, deux choses paraissent soulever son intérêt : le pouvoir de Saul, et la politique. Je pense qu'on peut classer ces deux choses dans une seule et même idée : la question du pouvoir. Éloi laisse Diane faire, lorsqu'il s'agit d'interroger et interagir avec les enfants de Fortville, jusqu'à Dodji, où cette fois, il se montre ouvertement méfiant et accusateur. Deux potentielles raisons à cela :

- La tentative d'évasion de Dodji en elle-même, cachant peut-être des intentions sombres ou des secrets coupables

- Le fait que Dodji est l'opposant principal de Saul et le "chef" des enfants de Fortville attise peut-être sa méfiance (même s'il n'en sait peut-être rien).

Comme je l'ai déjà dit, Éloi montre par trois fois un air d'ascendant sur Lucius, comme pour entraîner certaines décisions chez lui et l'influencer. Pour le reste, tout ce qui relève des épreuves et des interrogatoires semblent à Éloi une formalité ennuyeuse (il participe souvent activement aux interrogatoires mais toujours avec le même air nonchalant).

C'est quand arrive le procès qu'on trouve son côté le plus intéressant. Éloi n'hésite pas à renverser l'image d'Octave, l'accusant de "semer le trouble dans les esprits"... pour juste après mettre un coup de pression à Lucius en lui évoquant Toussaint et les décisions qu'il aurait prises. Je sais que dit comme ça on dirait qu'il manipule carrément Lucius, mais je pense que leur relation est plus dans une espèce d'interaction de collègues, où l'avis d'Éloi essaie souvent de se souligner. C'est possible qu'il soit plus jeune que Lucius en âge, mais soit déjà parvenu haut dans la hiérarchie par ce genre de façon d'imposer son avis.

Enfin, il manipule Saul pour qu'il fasse tomber l'héliodrome et envoie Achille pour arrêter les enfants de Fortville laissés libérés, montrant par là encore un esprit retors et contournant les lois. Il se montre attaché à Toussaint, essayant de faire valoir son avis et ses actions par rapport à Lucius et Diane. Il est atterré et horrifié quand Toussaint tue Camille. Lorsqu'ils essaient de s'expliquer dans le tome 10, Éloi utilise enfin un raisonnement propre à Diane, comme s'il n'y avait qu'avec Toussaint et les "puissants" qu'il consentait à raisonner. La réponse de Toussaint lui prouve qu'il est trop tard, et il est écarté.

Mes conclusions à ce propos :

Éloi est un sage plus porté sur la stratégie que sur la communication, ce qui lui fait prendre des risques. Il paraît être des trois celui qui vise le moins à servir l'empire des premières familles, trop préoccupé par le contrôle du pouvoir et des enfants de Fortville. Son désir semble être de contrôler et de manipuler à sa façon, mais il s'y prend mal, s'écartant de ses collègues pour pouvoir tirer seul les ficelles. Ça se comprend, dans la mesure où comme on l'a vu, Diane paraît avoir ses propres manigances, et où comme on va le voir, Lucius paraît trop renfermé pour l'aider. Mais on peut lui reconnaître une action, celle de vouloir enfermer tous les enfants de Fortville sans distinction, pour assurer une vraie sécurité à l'empire de Néosalem et régler le problème de l'Élu du Mal. Son point faible principal est l'absence d'indépendance, il semble toujours avoir besoin de se raccrocher à une figure d'autorité (que ce soit Saul, Lucius ou Toussaint).

Ses prochains mouvs sont difficiles à prévoir exactement, puisqu'il pourrait tout aussi bien rester du côté de Toussaint malgré ce qu'il s'est passé, ou s'essayer à l'indépendance. Je pense que ce dernier cas serait le plus intéressant pour son character developpement : voir Éloi prendre des risques en menant, des décisions pas forcément bonnes, mais autonomes, pourrait lui donner un sérieux relief. Éloi est pour moi celui qui a le plus de potentiel pour offrir quelque chose de bien à Néosalem. Après tout, des trois sages, c'est tout de même le seul qui a eu l'idée et l'initiative de faire quelque chose pour protéger les premières familles, c'est-à-dire enfermer les enfants de Fortville pour régler le problème de l'Élu du Mal.

Sa manière de contribuer à Néosalem est par la stratégie, la manipulation de la hiérarchie et le détournement de la loi. Il n'arrive pas à se faire des alliés sur le long terme, mais est celui qui a le plus conscience des problèmes et de la façon nette de les régler, probablement inspiré par le côté ""tranchant"" (désolée) de Toussaint.

 

Lucius - le Loyal Neutre

       Lucius est, je pense, l'opposé franc d'Éloi dans son caractère comme dans ses actes. Au moment de l'accueil de Saul, il est sinistre, posé et observateur. Il écarte vite Alexandre du passage comme celui-ci lui paraît avoir mal agi, et fait preuve de distance avec Saul. Éloi fait un petit coup en traître à Saul pour le faire réaliser ses pouvoirs, Diane souligne l'importance que l'Empire et qu'eux-mêmes auront dans son apprentissage ; Lucius, lui, se contente de répondre aux questions et paraît plus réfléchir à voix haute que l'avertir ou le renseigner. Il paraît déjà tourné vers des problèmes majeurs, alors même que Saul vient d'arriver et n'en connaît que très peu.

Pendant les interrogatoires, il se contente de faire son travail, poussant aux résultats de façon pratique. Diane essaie de pousser aux réponses par la bienveillance, Éloi agit en fonction et est nonchalant, Lucius, lui, est sérieux et pratique, voire n'agit pas la plupart du temps, laissant Éloi et Diane faire. Le placer niveau sentiments est difficile, puisqu'on le voit surtout dans le travail plutôt que dans les émotions. Même pendant la scène du procès, où le caractère de Diane et d'Éloi est mis en avant, il se cantonne à son travail et à sa réflexion, sans réagir lui-même à l'opposition d'Octave

Les seuls moments où il réagit de façon personnelle sont les suivants :

- pendant l'exposé d'Anton, où il sourit lorsqu'Éloi lui glisse qu'Anton serait une bonne recrue pour la sixième famille

- au moment de la scène du poème de Dodji, qu'il prend le temps de compléter

- lorsque l'héliodrome tombe, ce qu'il commente en disant "Impressionnant !"

- par rapport à Toussaint, vers lequel il montre une forme de recul dès fin tome 8, et d'hostilité discrète tome 9.

Là encore, des éléments trop liés à son travail (sauf pour la scène du poème et de l'héliodrome) pour qu'on le commente : le seul sentimentalisme qu'il montre est dans son rapport à la sixième famille et à un membre de la cinquième. La scène de l'héliodrome peut surtout montrer une espèce de surprise par rapport à quelque chose d'établi (il pensait que l'héliodrome tiendrait et est surpris qu'il chute). Reste le flou de la scène du poème (ma préférée d'entre toutes, pour cette raison, je crois).

Cette scène nous apporte cela dit quelque chose, en clair, qui pourrait être un des constituants majeurs du caractère de Lucius : l'attachement aux textes anciens. 

Mes conclusions à ce propos :

Lucius est un sage énigmatique et froid, tout à fait détaché des enfants de Fortville, de Saul et de ses collègues. Tout son caractère se tourne vers le travail fait pour la ville, sans prise de parti et démonstration aucunes. Deux choses sont relevables chez lui : il est étrangement renseigné sur le Mal, de façon presque inquiétante, et semble respecter les textes et les principes anciens à la lettre (il se fie entièrement à la main d'Aldéric, n'apprécie pas que Sélène et Alexandre se soient écartés des ordres qu'on leur avait donnés, agit de façon raisonnable, aux dépends de l'efficacité). C'est donc cohérent de sa part de laisser partir les enfants de Fortville ayant réussi l'héliodrome fin tome 8. Il paraît quand même avoir une forme d'implication plus poussée dans son travail, une certaine opinion ; la façon dont il exécute son travail entre en collision avec la méthode de Toussaint, d'où son hostilité.

Ses prochains mouvs se feront selon la situation de la guerre, mais sont, je pense, prévisible : il essaiera de rester dans le respect des lois avant tout, mais le risque va, je pense, venir très vite que son opinion se montre obsolète quant à la situation. Il sera donc écarté par les Magisters, Toussaint, et peut-être Éloi et Diane, et devra soit changer de méthode, soit trouver un moyen d'agir en suivant son compas moral. Dans les deux cas, son évolution promet d'être assez intéressante, puisqu'il est pour moi le prochain sage qui sera "renversé" de son piédestal.

Sa manière de contribuer à Néosalem est simple : par son travail, et par la loi.

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