J’avais fait un post similaire il y a longtemps, j’en profite pour l’actualiser aujourd’hui.
Étymoloseuls, ou comment comprendre la personnalité et le destin des protagonistes à l’aide de leurs prénoms…
DODJI : Vient de « Dodzi » qui signifie « sois fort » en ewe, l’une des langues du Ghana. Il s’inspire aussi du roi David, pourchassé par son rival le roi Saül, avec ses compagnons qui refusaient l’autorité de Saül et erraient avec lui dans son exil.
LEÏLA : « La nuit » en arabe. Elle s’inspire aussi de la Princesse Leia dans Star Wars, et de Leeloo dans « Le Cinquième Elément », ainsi que de Dihya alias « la Kahina » (« la prêtresse » en arabe), reine guerrière berbère qui unifie son peuple et combat la conquête islamique au VIIe siècle. Elle s’inspire peut-être aussi de Mégara dans « Hercule ».
YVAN : Prénom courant en Bretagne, qui vient de Ivan, forme slave de Jean, de l’hébreu Yohanan qui signifie « Dieu fait grâce ». Il évoque aussi les origines russes et bretonnes de Fabien Vehlmann, qu’il personnifie. Yvan peut ainsi renvoyer à Ivan le Terrible, premier tsar de Russie, réputé impitoyable, dont le règne fut le plus long de l’histoire du pays.
CAMILLE : « Serviteur de l'autel » ou « enfant de chœur » en latin, désignant aussi les gardiens ou les assistants des prêtres dans les cérémonies religieuses romaines, qu’on disait aptes à servir dans les choses secrètes, tel Hermès, le messager des dieux. Camille, c’est aussi la fille de Métabus, roi des Volsques, qu’on pensait être une femme guerrière, réputée insaisissable, selon l’Énéide de Virgile. Venue au secours de Turnus contre Énée, elle est tuée après avoir été trahie par Arruns, qui la transperce au javelot, profitant d’un détournement d’attention – la déesse Diane chargera une de ses nymphes de tuer Arruns d’une flèche. Dans la tragédie « Horace » de Corneille, qui a pour cadre la guerre fratricide entre Rome et Albe-la-Longue, Horace, un soldat romain, se trouve contraint de combattre les Curiaces, dont l’un est fiancé à sa sœur, Camille – qu’il finira par tuer également.
TERRY : Diminutif du prénom latin « Terentius » (Térence) qui signifie « tendre et doux ». Térence était aussi un célèbre poète comique latin. « Terry » évoque aussi l’adjectif « terrible » ou « terrifiant ».
SAUL : Inspiré du roi biblique Saül (« désiré » ou « demandé » en hébreu), premier roi d’Israël, connu pour avoir pourchassé et persécuté David pour l’empêcher de régner. Saul était aussi le prénom d’origine de Paul de Tarse, le persécuteur devenu apôtre après une illumination. Le nom de famille de Saul est Barrie, du nom de James Matthew Barrie, l’auteur de Peter Pan (Matthew Barrie est le père de Saul dans la série), qui a inspiré le personnage de Saul en grande partie.
LUCIE : « La lumière » en latin. Peut-être inspirée par la chanson psychédélique des Beatles, « Lucy in the Sky with Diamonds », qui a d’ailleurs donné son nom au fossile Lucy, qu’on pense être le plus ancien au monde.
EDWIGE : « Richesse et combat » en langue germanique. Elle est peut-être inspirée d’Hedwige, la chouette d’Harry Potter, ou d’Edwige d’Anjou, première reine de Pologne.
ZOÉ : « Vie, existence » en grec, hellénisation de « Eve », nom de la première femme dans la Bible. Elle est peut-être inspirée de Zoé Paléologue, l’épouse d’Ivan III, grand-père d’Ivan IV « le Terrible ». Là encore, on retrouve l’univers russe qui entoure le personnage d’Yvan. Zoé est également inspirée, sur le plan physique, de la chanteuse Marie Laforêt, dont l’une des chansons s’intitulait « Anton, Ivan, Boris et moi ».
BORIS : « Combat » ou « gloire du combat » en slave. Inspiré de Boris Eltsine, premier président de la Russie post-soviétique, mais aussi de Boris Godounov, célèbre chambellan d’Ivan le Terrible et commandant de la garde du palais, devenu ensuite régent de Fédor, le fils d’Ivan, qui avait épousé sa sœur – ce qui permettrait plus tard à Boris de devenir tsar lui-même.
LEX : « La loi » en latin, mais surtout diminutif d’Alexandre ou Alexis (« celui qui secourt » en grec). Très certainement inspiré d’Alexeï Romanov, fils du dernier tsar Nicolas II et prince-héritier de Russie, assassiné enfant durant la révolution bolchévique. Univers russe là encore de par son lien avec Yvan. On pense aussi à Lex Luthor, ennemi juré de Superman.
ANTON : De « antonius », « inestimable » en latin, ou de « anthos », « fleur » en grec. Il est peut-être inspiré de l’écrivain et dramaturge russe Anton Tchekhov, ou du compositeur tchèque Antonin Dvorak. Un livre intitulé « Anton », écrit par Elisabeth Zoller, raconte aussi l’histoire d’un jeune garçon différent et bégayant, à l’école, marginalisé et persécuté, durant la période nazie. Son apparence rappelle le physicien Albert Einstein.
JONATHAN : « Dieu a donné » en hébreu. Il peut évoquer le Jonathan de la Bible, fils du roi Saül, mais qui lui préfère David, son grand ami. Jonathan peut évoquer Jonathan Swift, auteur des « Voyages de Gulliver », ou Jonathan Crane, personnage de fiction dans Batman, psychologue-criminel surnommé « l’Épouvantail », qui aime se déguiser et exploiter les peurs et les phobies des autres, notamment par l’usage de drogues ou de tactiques mentales.
AJZA : « Sauvée » en tchétchène. Dans le Coran, les « ajza » sont les trente parties en lesquelles le livre peut être divisé pour être mieux appris. Peut-être inspirée d’Aiza Gazuyeva, jeune fille tchétchène tristement connue pour s’être fait exploser près d’une troupe russe dans les années 2000, pour protester contre la guerre russo-tchétchène. Elle devint alors une figure quasi légendaire dans la société tchétchène de l’époque. « Ajza » peut aussi évoquer « angel » par sonorité, « ange » en anglais, renvoyant à son rôle auprès de Terry.
CHARLIE : De Charles, qui signifie « fort et vigoureux » en germanique. Peut-être inspiré de Charlie Weasley, le grand frère de Ron dans Harry Potter, ou de Charlie Pace, l’un des naufragés de la série Lost. Il évoque aussi le Checkpoint Charlie, point de passage berlinois entre le Bloc Ouest et le Bloc Est pendant la Guerre Froide. Peut-être aussi le roman « Charlie » de Stephen King ou « Charlie et la Chocolaterie » de Roald Dahl.
ALEXANDRE ET SÉLÈNE : Alexandre signifie « qui protège les hommes ou qui repousse l’ennemi » en grec (on pense aussi à Alexandre le Grand, célèbre conquérant grec), et Sélène veut dire « lune », de la déesse lunaire grecque Séléné. Ces jumeaux sont très probablement inspirés d’Alexandre Hélios (« le soleil ») et Cléopâtre Séléné (« la lune »), jumeaux de la reine Cléopâtre VII d’Egypte et de son amant Marc Antoine, le triumvir opposé au futur empereur de Rome Octave-Auguste.
ZAHIA : « Lumière, splendeur » en arabe.
DIANE : De la déesse Diane, signifiant « divin » en latin. Diane, selon les Grecs, présidait à la chasse, la nature et la procréation. Elle évoque aussi ces jeunes filles de l’aristocratie élevées au rang de prêtresses du Temple d’Artémis/de Diane à Ephèse, l’une des merveilles du monde antique.
ÉLOI : Du latin « eligius » qui signifie « élu, choisi ». Évoque aussi Saint-Éloi, un fils de paysans aisés qui devint conseiller du roi Dagobert, ministre et évêque, connu à l’époque pour sa générosité et la qualité de ses jugements.
LUCIUS : « Le lumineux » en latin. Prénom de nombreux empereurs et consuls romains ainsi que celui, entre autres, de Catilina, connu pour deux conjurations visant à renverser le Sénat. On pense aussi au roi légendaire Lucius de Bretagne ou à Lucius Fox, le conseiller de Batman. Il évoque également Lucius Vorenus, centurion fidèle à César qui figura dans la Guerre des Gaules, mais que la série « Rome » transforma en légionnaire rigide, honorable et traditionaliste, passé des haillons à la richesse et sans suivre le cursus habituel, tiraillé entre ses convictions personnelles, son devoir envers ses supérieurs et les besoins de sa famille. Personnage charismatique, motivé initialement par la vertu, la morale et les principes, ses positions politiques diffèrent pourtant de celles de César, le rapprochant plutôt de l’austère tribun et sénateur Caton d’Utique (qui permettra la création du premier triumvirat). Enfin, Lucius évoque bien entendu Lucius Malefoy, père de Drago Malefoy, adversaire d’Harry Potter aussi cruel que méprisant – évoquant bien entendu Saul et sa proximité avec Lucius.
GASPARD : « Celui qui gère le trésor » en irano-hébraïque, ou « le voyant » en sanskrit et en indien. Gaspard est par ailleurs l’un des Trois Rois Mages selon la tradition (avec Melchior et Balthazar), venu apporter de l’encens au Christ. On pense également que Gaspard vient de Gondopharès, roi indo-parthe qui aurait été converti par l’apôtre Thomas, qui dans la version arménienne du récit est nommé « Gathaspar », puis « Kaspar ». « Gaspard » est aussi un terme argotique pour « rat » ou « souris ».
TOUSSAINT : « Tous les saints », associé à la fête chrétienne éponyme. Inspiré du célèbre général haïtien Toussaint Louverture, révolutionnaire puis grand ennemi de Napoléon, mais aussi du terrible général Kimba ou du colonel arriviste Bobi dans le film « Les Chiens de Guerre ».
NATHANIEL : « Don de Dieu » en hébreu. Peut-être inspiré de Nathaniel Flint, dans le Disney « La Planète au Trésor », célèbre pirate de l'espace réputé pour ses pillages, ayant caché son immense fortune sur une planète lointaine. Peut-être aussi de Nathaniel « Natty » Bumpo, dit « Œil-de-Faucon », un chasseur blanc élevé chez les Indiens. Son apparence évoque aussi le sheriff de Nottingham dans Robin des Bois.
ISAURE : « En or » en grec ; désignait aussi les habitants de l’Isaurie, en Asie Mineure. Peut-être inspirée de Clémence Isaure, compositrice, poétesse et écrivaine semi-légendaire du Moyen-Âge, à qui on attribue la fondation ou la restauration des Jeux floraux de Toulouse, grâce à un legs par lequel la ville de Toulouse décernerait chaque année des fleurs d’or et d’argent aux meilleurs poètes. Elle s’inspire aussi de Legolas dans le Seigneur des Anneaux.
SIEGFRIED : « La paix par la victoire » ou « la victoire par la paix » en germanique. Il s’inspire du héros nordique Siegfried, réputé quasi-invincible, qui terrasse le dragon Fafnir et délivre la princesse Brunehilde du sommeil, dans la « Chanson des Nibelungen ». Il évoque aussi Maître Yoda dans Star Wars.
ACHILLE : « Qui a de belles lèvres » ou « dont l’armée est affligée » en grec. Héros légendaire de la Guerre de Troie, réputé lui aussi invulnérable, mort au combat contre son rival Hector après avoir été frappé par Pâris et Apollon, qui trouvent son point faible. Il s’inspire aussi de Achillas, général de Ptolémée XIII, adversaire de Cléopâtre et César. On pense aussi au roi d’Israël Achab (voir plus bas).
JOACHIM : « Dieu fait revivre » en hébreu. Peut-être inspiré de Joachim Murat, amiral, prince, compagnon et beau-frère de Napoléon. Éventuellement inspiré de Patrocle, le grand ami et amant d’Achille, tué au combat par Hector, le rival d’Achille.
JÉZABEL : « Chaste » ou « Baal exalte » en hébro-phénicien. Elle était, dans la Bible, une princesse phénicienne qui épousa le roi d’Israël Achab mais le poussa lui et son peuple à s’opposer à Dieu et à faire le mal. Suite aux prophéties d’Elie, Achab périt lors d’une guerre et Jézabel fut défenestrée puis dévorée par des chiens. Dans l'Apocalypse, une femme dénommée Jézabel est décrite comme malfaisante et prophétesse de malheur, poussant elle aussi au mal. C’est aussi le nom d’une pièce de Jean Anouilh, au sujet de l’amour d’un homme pour une femme rendu impossible par l’attitude de sa mère.
MELCHIOR : « Roi de lumière » en hébreu. Il évoque l’un des Trois Rois Mages, qu’on disait être aussi roi des Perses, qui offre de l’or au Christ. Toujours dans la Bible, il évoque aussi le mystérieux roi-prêtre Melchitsédek, originaire de Salem. Il n’est pas sans rappeler Merlin l’Enchanteur ou encore Hagrid (Harry Potter), ainsi que Melkor, alias Morgoth, le plus puissant des Valar dans le Seigneur des Anneaux, qui finit par sombrer dans le Mal, devenant le principal ennemi de la série – il peut aussi évoquer Sauron, à ce titre. Melchior, dans la mythologie grecque, peut aussi faire penser à Hector, héros troyen et ennemi d’Achille, à Nestor, conseiller des héros, ou encore Mentor, le précepteur de Télémaque, fils d’Ulysse.
OCTAVE : « Huitième » en latin. S’inspire du jeune et rusé aristocrate devenu fils adoptif de César puis premier empereur de Rome, sous le nom d’Auguste. Peut-être aussi du Docteur Okoye, devenu dirigeant du Zangaro dans le film « Les Chiens de Guerre », après avoir aidé le protagoniste.
ALDÉRIC : « Noble et puissant roi » en germanique. S’inspire d’Albérich, sorcier légendaire dont le nom signifie « roi des elfes » ; il est aussi appelé « le roi des nains ». Dans la Chanson des Nibelungen, c'est le nain qui veille sur le trésor des Nibelungen (les nains « de la brume et du monde d’en bas »), mais il est renversé par Siegfried. Il aurait confectionné une cape d’invisibilité pour n’être jamais vu de qui que ce soit. Peut-être aussi inspiré d'Elegast, vieil ami de Charlemagne tombé en disgrâce et banni dans la forêt, dont la légende fit un elfe. Il pouvait endormir les gens par magie, ouvrir les serrures sans clé, et avait une herbe magique qui, placée dans sa bouche, lui permettait de parler aux animaux. Il vivait dans la forêt, commandant les riches et charitable envers les pauvres. Aldéric s’inspire peut-être aussi d’Osiris, le dieu égyptien et ancien roi qui aurait été découpé en 15 morceaux par son frère jaloux.
Liste non exhaustive ! À vous maintenant d’en tirer les interprétations que vous voulez… Maintenant il faut savoir que dans Seuls, très souvent, le bien ou le mal n’est pas là où l’on croit, et des personnages au prénom évocateur peuvent nous rappeler que les apparences sont trompeuses…